Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La vida es una tombola
20 mars 2012

Ballade à San Isidro

Samedi dernier avec Lise, on se décide pour une ballade vers San Isidro, dans banlieu nord, chic, de la ville.Départ de la maison vers 15h, trajet bus + train à Retiro.

P1000362

J'arrive à la station centrale de San Isidro et retrouve Lise qui m'attend au bout du quai. Le but était d'aller visiter ce que je pensais être la Costanera du bord de mer, donc nous nous dirigeons de suite vers l'est, descendant doucement vers le Rio. Nous traversons d'abord la zone commerçante, quelques rues fréquentées en ce samedi après-midi. Des glaciers, magasins de vêtements et de sport, ... En gros le cœur de la ville se situe sur les quelques cuadras autour de la station de train, puis au bout de 2 ou 3 cuadras commence déjà sur la zone résidentielle. Des petites rues sans voitures, de grands arbres qui donnent de l'ombre, une végétation luxuriante qui déborde des jardins et sur les trottoirs. De grandes maisons anciennes souvent, mais parfois d'architecture plus moderne (comme cette maison/boite de conserve).

P1000369    P1000368

P1000371      P1000365 

On traverse ce qui correspond au bout de l'avenue Libertador, énorme avenue de BA qui traverse la ville de part en part, réduite à 2 voies ici, mais pour le coup, très utilisée par 4x4 du coin ! Et on tombe sur une sorte de musée /fondation privée installée dans une énorme villa qui surplombe l'autre partie de la ville. Exposition sur l'histoire de la lunette (!) pas passionnant mais donne l'occasion de se promener dans les jardins de la villa.

P1000378       P1000374 

On redescend en direction d'une petite église, installée sur une petite place de village, du genre de celle qu'on croise dans les petits village de province. Comme il se doit une féria est installé avec les mêmes artisans qu'on retrouve un peu partout : cuir, maté, fripe, bijoux, ... La fanfare irlandaise du coin célèbre la St Patrick au son du biniou. On descend les marches et tombons sur ce joyau de l'architecture : mi-centre commercial, mi- espace public. Surement issu de la rénovation de l'ancienne gare puisque des rails désaffectés passent en bordure, cette curiosité urbaine fait un peu penser aux centres commerciaux qui fleurissent en Floride ou dans le sud des Etats-Unis, pionniers de la gentrification du pays. Entre kitsch et Disneyland pour le côté carton-pâte, l'ensemble n'est quand même pas totalement raté non plus. Les matériaux sont soit d'origine soit y ressemblent, la végétation est belle. Mais il n'y a qu'une seule entrée et sortie, surveillée par caméra, l'architecture est telle qu'on est obligée de faire tout un détour pour traverser, nous faisant ainsi stratégiquement longer les vitrines des magasins, mes seuls endroits pour s'asseoir sont les terrasses de café et il n'y a aucun banc public. Les grilles qui entourent le tout le tour nous font comprendre que l'espace est fermé la nuit où s'il le faut, et que les entrées peuvent en tout cas être contrôlé. Donc pas de doute : c'est bien un espace privé qui fait semblant d'être public. On n'y va pas pour se rencontrer ou se reposer mais pour consommer !

       P1000380       P1000384P1000379       P1000396

Nous continuons donc l'aventure en direction du "club nautique". Et oui car déception : ici il n'y a pas de Costanera (entendre par là promenade en bord de mer, ou de rio) mais une succession de marinas. Nous marchons donc un bon moment sur des routes en terre (pas de trottoir), dans la poussière que soulèvent les grosses voitures qui passent, pour arriver à un petit port, assez joli ma foi. Des gens pèchent au bord, les rives sont assez sales et des égouts débouchent dans des coins mais ça n'a pas l'air de les déranger. Pleins de bateaux à voile mouillent tout le long de ce bras d'eau qui rentre dans la terre. Nous essayons de faire le tour pour pouvoir accéder à la mer, la vraie, longeant des tonnes de clubs nautiques privées qui semblent tous avoir un accès privé à l'eau, auquel nous ne pouvons accéder bien-sur. Puis notre progression est rapidement stoppée par un panneaux indiquant que la route devient privée et accessible uniquement aux membre du club. Mortes de soif, nous rebroussons donc chemin pour aller boire une bière en haut chez les "pauvres" et les piétons.

P1000390       P1000393  

Bref bon bol d'air et de vert, belle promenade et sensation bien agréable de sortir de la ville et de voir de "belles" choses pour une fois. Mais je repars avec l'impression agréable de moi aussi faire partie des exclus : piétonne, pas propriétaire de bateau ou membre d'un club sportif, pas habitante du quartier, sans informations, tributaire des transport en commun, qui n'a même pas pu s'acheter à boire parce qu'il n'y avait pas de kiosko dans les environs du port. Bref San Isidro c'est bien joli mais j'y vivrais pas, même pour les régimes de bananes et les orangers garnis sur les trottoirs !

carte san isidro

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité