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La vida es una tombola

5 avril 2012

Apocalypse

Déjà, il y a 2 semaines on avait eu droit à un déluge assez dévastateur puisqu'il a convertit mon patio en cimetière de plantes. Des grelons de 5 cm qui ont cassé 2 fenetres, bouchés les tuyaux et provoqués un début d'innondation dans mon patio. Hier soir, nouvel épisode dans la série catastrophe climatique à Buenos Aires : énorme tempête dont l'épicentre se situait pile à Barracas, mon quartier, selon La Nacion. Pas de grelons mais un vent à décorner les boeufs (et pour le coup ça a pas a du rater!) et toujours autant d'eau qui tombe à la minute (c'est un pays pour hydrologues ici!). 

J'ai fini par pouvoir rentrer vers 1h du matin quand tout se calme, mais quel spectacle! Plusieurs rues sont totalement bouchées par la chute d'arbres : Cochabamba, Chacabuco, ... Mais le pire : l'avenue Caseros, la mienne, la plus classe du quartier puisqu'elle a été totalement réaménagée il y a deux ans : d'énormes branches d'arbres déchirées, tombées sur des voitures, en plein milieu de la rue. Un vrai spectacle d'apocalypse en pleine nuit avec une brume flottant entre les débris, des torrents qui dévalent dans les caniveaux, des objets divers qui traversent la route, ... J'atteins la maison sans encombre mais un peu effrayée de ressortir prendre des photos.

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Ce matin je pars prendre des photos. C'est Semana Santa donc férié jusqu'a lundi. Personne n'est venu ramasser à part les voisins qui ont essayer de faire des petits tas avec les plus petits morceaux. Quelqu'un a mis un scotch symbolique autour des zones sinistrées, qui semble un peu ridicule devant l'étendue des dégâts

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La Nature est enervée en ce moment, pourtant c'est pas comme si on en prenait pas soin...

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2 avril 2012

Ciudanza en Parque Lezama

Dimanche le festival Ciudanzainvestit le Parc Lezama tout le long weekend (férié le 2 avril pour les Malouines). Quand j'arrive tous les gens réunis dans le parc se dirigent vers le point d'observation du coin sud/est. Déjà beaucoup de gens sont assis par terre, les autres se rassemblent debout autour, face à la scène que constitue aujourd'hui le balcon du point d'observation. Trois couples de danseurs se mettent en mouvement au son d'une vieille enceinte crachotant un vieux tango pile au moment où j'arrive. Ils dansent ensemble ou chacun leur tour, utilisant très bien l'espace et les contraintes du lieu : arbres auxquels ils attachent des tissus, barrières par dessus lesquelles ils sautent ou dansent,... qui forment en même temps une scène et une barrière naturelle pour les séparer du public. La musique, toujours du tango, devient plus moderne, plus électro : du nuevo-tango

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Quand ça finit tout le monde se dirige vers l'amphithéâtre, à l'opposé du parc, dans le coin nord-est. Là d'autres danseurs sont positionnées et attendent que tout le monde soit là. La foule nombreuse arrive et s'installe sur les gradins, tout propres. Je comprends donc pourquoi ils étaient lavés en profondeur la semaine dernière : pas de hasard dans l'espace public porteño !

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A côté de moi, un petit garçon de 8 ans environ, sans chaussures et assez sale, demande des sous à des touristes français qui ne comprennent pas ce qu'il dit : "donnez-moi des sous parce que ici c'est chez moi, nous les enfants on vit ici et vous êtes chez moi alors donne moi pour que je m'achète quelque chose à manger".

1 avril 2012

Sabado por la tarde

Samedi dernier, malgré la veille, on se motive avec elsa pour une petite des places de la ville

On commence par se diriger vers la Place Almagro, quartier que j'aime bien mais dont je n'ai jamais vu la place. Il était censé y avoir un marché de nourriture le samedi en plus, sauf qu'une fois sur place nous constatons qu'il s'agit simplement d'un marché d'approvisionnement comme il y en a dans tous les quartiers (des produits moins chers puisque subventionnés par l'Etat). La place Almagro elle est assez jolie, toute refaite apparemment, grillagée elle aussi. Le mobilier est conceptuel et original mais assez sympa. Pas mal de jeunes en ce samedi aprèm

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On se dirige ensuite vers le Parque Centenario que je choisirais peut-être comme terrains d'étude. Assez grand parc de la ville, rond ce qui est plutôt rare, il  a fait l'objet d'un réaménagement houleux il y a quelques années. Ce qui a levé les foules : le grillagement de l'ensemble du parc, qui est plutôt grand, donc beaucoup de grille, avec des sortes de point de contrôle aux 4 points cardinaux. on a un peu l'impression d'entrer au zoo et d'en être les animaux. Tout autour de ces grilles mais à l'extérieur, ce qui en fait renverse l'impression que ce sont les artisans qui sont enfermés: une feria. ou plutôt comme on les appellerait chez nous : des biffins. En gros des tas de gens qui viennent revendre des trucs qu'ils ont trouvés pour se faire un peu de sous. En comparaison, à l'intérieur, le parc fait un peu carton-pâte, tous les usages sont préconçus et les espaces auxquels ils sont destinés pré délimités . Un lac au milieu, sale.

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On mange nos empanadas et on décampe vers le but véritable de notre après-midi : Palermo et ses boutiques. J'ai déjà fait des notes sur ce quartier donc je vais pas m'étendre beaucoup. Quelques remarques en vrac : beaucoup moins (presque pas) de vendeurs d'artisanat et de merdouilles sur les trottoirs comme c'était le cas l'année dernière. On peut donc marcher en paix. Mais que s'est-il passé?

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Et là aussi des petits centre comemrciaux avec faux espaces publics, glaciers et Starbucks au milieu

 

29 mars 2012

Les espaces verts de San Telmo

Aujourd'hui petit recorido de ce qu'ils appellent les "espaces verts" du quartier (et non publics)

Parque Lezama : je commence par aller me chercher 2 empanadas et vais me poser sur mon banc habituel pour les manger au  soleil. Un petit papi totalement cramé bronze torse-nu sur unbanc, une jeune fille franchement dénudée, qui semble étrangère, bronze sur une serviette dans l'herbe. Beaucoup de gens dorment sur des bancs ou par terre, entièrement couverts avec des affaires autour d'eux (type SDF) ou simplement allongés, en mode sieste dans le parc comme si de rien n'était. L'un d'eux est carrément allongé face contre terre, tout débraillé, s'est-il endormi là directement après sa cuite (j'avoue que parfois je me demande même s'ils ne sont pas morts) ?

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Il y a des skateurs qui circulent devant la statue de l'entrée. Sur la face de derrière elle est taguée : "Por la segunda y definitiva independencia, signé : M19" Mais qu'est ce que ça veut dire exactement? L'amphithéâtre entièrement réaménagé, vidé de ses squatteurs est en train de se faire nettoyer en profondeur (au karcher) par une équipe de 5 nettoyeurs d'une entreprise privée. Presque plus de tags sur les marches, de cartoneros qui trient ce qu'ils ont récoltés, pas de musiciens qui trainent dans les parages ou de bandes de jeunes. A la place des nouveaux pavés, des nouveaux gravillons bien rouges. La réfection du parc promis depuis Macri depuis 2009 (pour lequel 100 pesos d'amende par jour étaient retenus sur son salaire selon Pagina 12) a été achevée.

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Beaucoup de gens promènent leur chiens ou jouent avec. Quelques travailleurs viennent profiter des derniers jours de beau temps pour y déjeuner tranquillement sur les tables d'échec. Celles-ci sont toutes occupées à 13h30 : piquenique, maté, jeu de cartes, ... Des hommes en costumes téléphonent, fument et discutent. Je ne pensais pas que ce parc faisait office de cantine pour les employés du coin en été.

Plus loin un point d'observation duquel on voit la Boca. Mais il semble être squatté par une famille, qui mange et joue avec ses enfants. Du coup, on n'ose pas trop y aller, embarrassé de les déranger alors que cet espace est aussi public que le reste du parc. Il y a d'autres point d'observation et d'autres éléments qui semblent assez pompeux par rapport à la modestie générale du parc : une allée de colonnes et statues, un kiosk qu'on a entouré de grilles pour le protéger et en interdire l'accès, un grand espace qui fait office de balcon sur lequel répète les batucadas le samedi. Le tout domine Barracas et la Boca grâce a cette fameuse barrancas (talus/ ravin flanqué d'un mur pour le consolider) dont j'ai appris que c'est l'élément historique de séparation du bas et du haut Buenos Aires. On retrouve d'ailleurs cet élément dans les parcs de Puerto Madero, mais totalement artificiel (il s'agit d'un hommage parait-il, mais ça fait plutôt mur d'enceinte je trouve). Le parc a été conçu au début du siècle dernier par Carlos Thais, un paysagiste français qui a dessiné la majorité des grands parcs de la ville. Il a été rénové l'année dernière dans le "respect" de sa conception originelle, sauf qu'il semble qu'on en ait un peu rajouté niveau colonnes et fioritures. En revanche, ce qui fait l'unanimité c'est la diversité et la qualité de la flore locale (préoccupation n°1 des vecinos apparemment).

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Je parle à mon ami clodo avec lequel j'ai parlé une demi heure la semaine dernière, mais aujourd'hui il a l'air un peu saoul et ne me reconnait pas

Plazoleta Juan Carlos Castagnino : je continue mon chemin et j'entre dans ce petit espace totalement entouré de grilles, sur lesquelles repose un cadenas, fermé la nuit j'imagine (par qui? à quelle heure?). Très tranquille et ombragée, pleine de verdures, d'arbres, d'arbustes, de lierre grimpant sur les murs pinons qui l'entourent, et bien aménagée : bancs, réverbères à la parisienne, pergola bien garnie. Le parc est très bien entretenu, les plantes sont taillées, il n'y a aucun papier ou chewing-gum par terre. Trois panneaux interdisent l'entrée des animaux, l'usage abusif de l'espace, de laisser des saletés, ... Quelques personnes sont assises chacune sur un banc, 4 employés de bureau arrivent avec des milanesas et une bière et s'installent sur les deux bancs restants. Le parc est plein donc, il reste seulement les petits tabourets en ciment décorés.

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Plazoleta Cecilia Grierson : j'arrive sur ce qui ressemble plutôt à un terrain vague. M'étant renseignée à l'avance sur Facebook (oui, ici toutes les places ont une page facebook géré par le Gouvernement de la Ville sur lesquels les habitants racontent leur vie, et s'engueulent par réseau sociaux interposés!), je savais que la place s'était nettement dégradée depuis ma dernière visite (photos à retrouver). Effectivement ça ne ressemble plus à une place mais à un espace laissé à l'abandon par les usagers (les seules personnes dans les parages restent près de la route : un homme sur son muret, 2 femmes avec un chien qui discutent sur le trottoir) et les autorités publiques : l'herbe n'est pas tondue, des ordures et gravats jonchent le sol, le ciment et les pavés sont défaits. Dans le fond on aperçoit une sorte de cabane qui ferait office d'abris, du linge sèche. A vrai dire on ose pas vraiment aller voir de plus prés et on se sent même carrément mal à l'aise. Une autre caractéristique de Buenos que  ce brusque changement d'ambiance, en à peine  50 mètres !

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Plazoleta Vera Penaloza: je finis par arriver à la dernière place de ce quartier, finalement pas si pauvre en espace publics et ouverts. Celle-ci aussi est grillagée, mais 4 entrées sont aménagées tout autour, certains passants en profitent même pour l'utiliser comme raccourci pour aller jusqu'à la rue Chacabuco. Tout comme l'avenue San Juan qui la borde, la place est nivelée vers l'est, créant des espaces à différents niveaux. Les premiers bancs à l'entrée sont encore occupés par des jeunes employés qui mangent des pizzas achetées juste en face. Ensuite un premier espace de rencontre : des bancs qui entourent une fontaine, plutôt occupé par des gens seuls ou des personnes âgées. Le même espace juste au dessus mais cette fois occupé par des adolescents, qui font les malins avec leur ballons de foot devant les filles. 2 personnes dorment sur des bancs mais vont bientôt s'allonger dans l'herbe : gênés par la parade des jeunes? Plus haut : une pelouse et un espace entre les arbres où de plus jeunes enfants jouent au foot ou autre, surveillés de loin par leur mère. Au sommet, un espace de jeux pour jeunes enfants entièrement cerclé de grille aussi, mais avec des jeux tout neufs. La place se termine par une série de bancs bien ombragés sur lesquels sont assis pleins de personnes âgées, et le type qui cherchait dans la poubelle tout à l'heure.

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La place semble donc être un endroit assez convivial où toutes les tranches d'âge se retrouvent : manger, dormir, jouer, (pisser dans les coins dans le cas des jeunes), se rencontrer, bouquiner, ... Elle est d'ailleurs assez bien conçue pour permettre à tous ces gens de se côtoyer sans que leurs usages gênent les autres, et semble soignée par les habitants et par la Ville.

23 mars 2012

Démocratie participative : leçon n°1

Mercredi dernier, après une journée riche en manifs et coupure de route à Buenos Aires, j'ai assisté à la première réunion publique du Conseil Consultative de la Comuna 1. En gros la Junte communale qui a été élue l'année dernière a fait une tournée dans tous les quartiers pour préparer cette réunion et inciter les gens à venir participer et s'inscrire dans les futures commissions du Conseil Consultatif. Il s'agit donc aujourd'hui de créer ces commissions, d'établir un règlement de fonctionnement, et de savoir qui est intéressé à s'engager plus sérieusement.

La réunion a lieu dans le salon doré de la Législature de la Ville à 17h30. A 17h20 les gens commencent à entrer dans le bâtiment mais il faut s'inscrire sur les registres par ordre alphabétique. Je découvre qu'ayant laissé mon mail à la réunion précédente, j'ai été inscrite d'office et me dirige donc parmi les premières vers les sièges du milieu pour essayer d'être au cœur du débat. Peu à peu les gens rentrent mais vu le nombre de gens (au moins 600 personnes selon les organisateurs, la moitié debout au fond et sur les cotés), la réunion ne commence pas avant 18h20 ! Les membres de la Junte se présentent chacun leur tour et remercient l'assemblée d'être si nombreuse. La plupart des conseillers insistent sur le moment historique et la responsabilité qui incombe aux personnes présentes devant cette nouvelle page de la démocratie participative. Puis s'en vont sans plus de cérémonie (l'une des conseillère vient s'assoir avec ses amis juste à côté de moi), laissant à l'assemblée le soin de s'organiser spontanément !!

Commence alors ce qui incarne vraiment l'expression argentine: quilombo. Ce qui en même temps peut se comprendre puisque comment imaginer que quelques centaines de personnes, venant toutes pour des raisons différentes, n'ayant pour la plupart aucune expérience politique au niveau municipal puisque ce dispositif est tout neuf, inventent leur propre règles de fonctionnement dans le calme et la bonne humeur. Ceci étant dit, l'Argentin étant bavard, spontané, grande gueule, peu docile, très expressif et parfois un peu violent, ajouté au 40° ambiants dans la salle, les échanges furent "mouvementés" on va dire. D'abord tout le monde s'est mis d'accord pour élire un coordinateur : plusieurs personnes se sont précipitées vers l'avant mais au bout de quelques minutes une jeune femme de La Campora fut rapidement élue à main levée, "à l'unanimité" selon son groupe de supporters au fond. Sophia donc flanquée de son acolyte ressemblant un peu à Ken, se chargent avec les 2 pauvres micros qu'ont bien voulu leur laisser la Junte, d'animer les débats et de poser quelques règles de base, votées vite fait bien fait : tous ceux qui le veulent pourront parler après s'être inscrit sur le registre, 3 minutes de parole maximum. Là-dessus tout le monde semble à peu prés d'accord, mais la course au registre démarre. Tout le monde se marche dessus et Ken semble un peu débordé par les événements.

Finalement le premier intervenant monte sur la scène et commence un éloge de ce processus de participation démocratique, remercie la mairie de la chance qu'elle leur offre et incite ses compagnons à ne pas la gâcher comme ils viennent de le faire en montrant des comportements quasi animaliers pour la lutte à la prise de parole. Les trois personnes qui suivent disent sensiblement la même chose, on dirait que l'important ce n'est pas ce qu'on dit, c'est de pouvoir parler, et surtout au début. Le thème de la dignité et de l'exemple que se doit de représenter ce premier Conseil consultatif semble important pour tout le monde puisque l'ovation dure 5 minutes à chaque évocation du sujet. Les interventions s'enchainent, chacun proposant plus ou moins une motion à voter par la suite. En gros deux commissions ont été proposées d'office par les membres de la Junte : règlement et communication, et les participants sont invités soit à y participer, soit à en proposer d'autres selon leur intérêts. Beaucoup de gens de la villa 31 veulent une commission de l'habitat, certains en veulent une pour les Droits de l'Homme, ce à quoi s'opposent tous les gros bras, tatoués, barbus du fond (un genre de service d'ordre de La Campora) parce que c'est "fasciste". J'avoue que je n'ai pas tout compris des débats idéologico-politiques mais en tout cas ces gars-là ne se gênaient pas pour se faire entendre quand ils désapprouvaient ou pour encourager les intervenants, sans jamais aller s'inscrire sur le registre eux-mêmes. Mais loin d'être les seuls à s'exprimer, la salle ressemblait plus à un match de foot à la bombonera.

Au bout de 3 heures de réunion, au début du vote des motions, j'ai déclaré forfait devant la chaleur et l'impatience qui faisait bouillonner encore plus mon sang. Pas facile d'apprendre la démocratie, encore moins quand il fait 40° et que l'asado m'attend !

 

PD: en effet, j'ai compris plus tard que le contenu de la réunion avec été déclaré caduque par la Legislature, à cause de l' "invasion" des militants de la La Campora. http://www.adnciudad.com/index.php?option=com_content&task=view&id=17077&Itemid=1

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21 mars 2012

Ballade à Puerto Madero, en mode dimanche aprem'

Départ de la maison dimanche dernier vers 13h30 avec Elsa. Descente vers Puerto Madero pour comparer les usages du WE et de la semaine. Coté est : pas de travailleurs cette fois-ci mais des promeneurs, des familles, des amoureux, en moyenne des gens plus vieux que vendredi dernier : plus de personnes âgées. Des gens qui font du jogging ou promènent leur chien. Quelques uns boivent du maté.

On traverse côté ouest en prenant l'avenue Vera Penaloza qui mène direct à la Costanera, jusqu'au parc Micaela Bastidas, que j'ai visité pour la dernière fois un jour de semaine. Evidemment ce dimanche après-midi, c'est beaucoup plus mouvementé par ici. Dans cette partie du parc qui jouxte l'avenue tout à fait ouverte à tout le monde, quelques familles sont installées dans l'herbe, sur les chaises en toile ou en plastique qu'ils ont apportées, ou piqueniquant autour des bancs, prennent le maté, les enfants jouant tout autour. Je pensais qu'il y en aurait plus vu que c'est quand même plus agréable que la Costanera bondée et sentant le graillon, mais il y a déjà beaucoup plus de gens que mercredi.

En fait mon hypothèse (que j'avais commencée à échafauder avec ma première ballade dans le coin il y à quelques semaines) était que parmi tous les gens des quartiers sud qui vont se promener à la Costanera en fin de semaine, certains s'arrêtent un peu avant, profitant des parcs de Puerto Madero, beaucoup mieux aménagés : ombre, pelouse verdoyante, végétation florissante, points d'eau, bancs et "tables à bronzer", ... Ceci créant sans-doute des conflits entre ces deux types de population, des frottements entre ces classes sociales opposées, qui n'ont pas les mêmes codes et normes sociales, pas les mêmes pratiques et usages de l'espace. Certains faisant des asados à même la pelouse communautaire, écoutant la radio fort, et jouant au foot entre les chaises des femmes qui papotent en bronzant, s'arrêtant de temps à autre pour un maté, et ceux qui bronzent sur les meubles conçus exprès, promenant leur chien en roller sur les chemins cimentés ou piqueniquant sur des nappes conçues pour.

Et bien quelle surprise de constater que, hormis ce premier parc qui sert un peu d'espace-tampon, de zone intermédiaire entre ces familles plus "populaires" on va dire, et les habitants des tours ultra chic et chères de Puerto Madero, les premiers ne vont pas jouer sur les plates bandes de ces derniers, et inversement j'imagine. Il s'agit d'une première observation et je n'ai pas vraiment de "preuve" mais on peut quand même commencer à se demander pourquoi, alors que ces parcs sont nettement plus agréables et qu'ils sont totalement ouverts, les usagers de la Costanera demeurent usagers de la Costanera uniquement, et ne se déportent pas sur les pelouses alentours. La réponse la plus évidente évidemment : cette bonne vieille "lutte des classes" ! Mais n'en déplaise à Mélenchon, moi je pense que la ségrégation en plus d'être sociale devient visible spatialement ! C'est même l'hypothèse principale de ma thèse !

20 mars 2012

Ballade à San Isidro

Samedi dernier avec Lise, on se décide pour une ballade vers San Isidro, dans banlieu nord, chic, de la ville.Départ de la maison vers 15h, trajet bus + train à Retiro.

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J'arrive à la station centrale de San Isidro et retrouve Lise qui m'attend au bout du quai. Le but était d'aller visiter ce que je pensais être la Costanera du bord de mer, donc nous nous dirigeons de suite vers l'est, descendant doucement vers le Rio. Nous traversons d'abord la zone commerçante, quelques rues fréquentées en ce samedi après-midi. Des glaciers, magasins de vêtements et de sport, ... En gros le cœur de la ville se situe sur les quelques cuadras autour de la station de train, puis au bout de 2 ou 3 cuadras commence déjà sur la zone résidentielle. Des petites rues sans voitures, de grands arbres qui donnent de l'ombre, une végétation luxuriante qui déborde des jardins et sur les trottoirs. De grandes maisons anciennes souvent, mais parfois d'architecture plus moderne (comme cette maison/boite de conserve).

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On traverse ce qui correspond au bout de l'avenue Libertador, énorme avenue de BA qui traverse la ville de part en part, réduite à 2 voies ici, mais pour le coup, très utilisée par 4x4 du coin ! Et on tombe sur une sorte de musée /fondation privée installée dans une énorme villa qui surplombe l'autre partie de la ville. Exposition sur l'histoire de la lunette (!) pas passionnant mais donne l'occasion de se promener dans les jardins de la villa.

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On redescend en direction d'une petite église, installée sur une petite place de village, du genre de celle qu'on croise dans les petits village de province. Comme il se doit une féria est installé avec les mêmes artisans qu'on retrouve un peu partout : cuir, maté, fripe, bijoux, ... La fanfare irlandaise du coin célèbre la St Patrick au son du biniou. On descend les marches et tombons sur ce joyau de l'architecture : mi-centre commercial, mi- espace public. Surement issu de la rénovation de l'ancienne gare puisque des rails désaffectés passent en bordure, cette curiosité urbaine fait un peu penser aux centres commerciaux qui fleurissent en Floride ou dans le sud des Etats-Unis, pionniers de la gentrification du pays. Entre kitsch et Disneyland pour le côté carton-pâte, l'ensemble n'est quand même pas totalement raté non plus. Les matériaux sont soit d'origine soit y ressemblent, la végétation est belle. Mais il n'y a qu'une seule entrée et sortie, surveillée par caméra, l'architecture est telle qu'on est obligée de faire tout un détour pour traverser, nous faisant ainsi stratégiquement longer les vitrines des magasins, mes seuls endroits pour s'asseoir sont les terrasses de café et il n'y a aucun banc public. Les grilles qui entourent le tout le tour nous font comprendre que l'espace est fermé la nuit où s'il le faut, et que les entrées peuvent en tout cas être contrôlé. Donc pas de doute : c'est bien un espace privé qui fait semblant d'être public. On n'y va pas pour se rencontrer ou se reposer mais pour consommer !

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Nous continuons donc l'aventure en direction du "club nautique". Et oui car déception : ici il n'y a pas de Costanera (entendre par là promenade en bord de mer, ou de rio) mais une succession de marinas. Nous marchons donc un bon moment sur des routes en terre (pas de trottoir), dans la poussière que soulèvent les grosses voitures qui passent, pour arriver à un petit port, assez joli ma foi. Des gens pèchent au bord, les rives sont assez sales et des égouts débouchent dans des coins mais ça n'a pas l'air de les déranger. Pleins de bateaux à voile mouillent tout le long de ce bras d'eau qui rentre dans la terre. Nous essayons de faire le tour pour pouvoir accéder à la mer, la vraie, longeant des tonnes de clubs nautiques privées qui semblent tous avoir un accès privé à l'eau, auquel nous ne pouvons accéder bien-sur. Puis notre progression est rapidement stoppée par un panneaux indiquant que la route devient privée et accessible uniquement aux membre du club. Mortes de soif, nous rebroussons donc chemin pour aller boire une bière en haut chez les "pauvres" et les piétons.

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Bref bon bol d'air et de vert, belle promenade et sensation bien agréable de sortir de la ville et de voir de "belles" choses pour une fois. Mais je repars avec l'impression agréable de moi aussi faire partie des exclus : piétonne, pas propriétaire de bateau ou membre d'un club sportif, pas habitante du quartier, sans informations, tributaire des transport en commun, qui n'a même pas pu s'acheter à boire parce qu'il n'y avait pas de kiosko dans les environs du port. Bref San Isidro c'est bien joli mais j'y vivrais pas, même pour les régimes de bananes et les orangers garnis sur les trottoirs !

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19 mars 2012

Les parcs de Puerto Madero

Au programme ce vendredi aprem, apres une grosse semaine de travail et un nouveau projet en cours : une session d'observatio à Puerto Madero. Départ de la maison à pied, 13h, gros soleil avec un peu de vent

Coté ouest : je descends de la maison directement vers Puerto Madero dans le but d'observer les espaces publics de ce lieu qu'on dit si élitiste. Ca fera surement partie de l'un des terrains de mon projet de recherche. Je commence donc par longer le coté ouest des bassins du port, du sud en remontant vers le nord, pratiquement jusqu'au niveau de Plaza de Mayo. Les anciennes fabriques et dépôts de briques rouges ont été transformés en lofts et restaurants chics pendant l'opération de rénovation urbaine (surtout gros coup immobilier) de la fin des années 90, avec un financement public/privé.

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Bref il est 13h et forcément c'est l'heure du déjeuner en plein air par cette belle journée de fin d'été. Beaucoup de gens déjeunent dehors, au bord des quais. Soit installés sur les terrasses des restaurants, à l'ombre sous les arches et les parasols, soit piqueniquant au bord de l'eau. En groupe, seuls ou en amoureux, ils sont installés sur les bancs, les barrières, et même parfois autour des bancs s'en servant de table. Certains fument ou téléphonent. En général, la plupart choisissent l'ombre des arbres qui sont assez grands de ce côté. La majorité sont habillés comme des employés de bureau : chemise, cravate, jupe et chemisier, et semblent avoir bien chaud. Certains en tenue de sport (je vois qu'un nouveau Megathlon à ouvert au bout des docks). D'après leur langue, il y a quelques touristes (surtout des Brésiliens) qui se promènent, et quelques jeunes étudiants qui se dirigent, sac au dos, vers l'Université Catholique, magistralement située juste au bord de l'eau. Quelques livreurs aussi, souvent à vélo (Burger King propose la livraison ici !)

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Depuis ma dernière visite, il y a eu quelques travaux, notamment des rampes pour les accès handicapés, mais dans l'ensemble tout est assez parfait. Niveau propreté on se croirait en Suisse, et niveau aménagement à Chicago. Le mobilier est impeccable : bancs et poubelles en bois, lampadaires bien dessinés et pourvus d'ampoules !

Côté est : je traverse l'un des quatre ponts pour me rapprocher du but de ma visite, et longe un instant les bassins mais du côté est. C'est marrant parce qu'on sent que l'échelle sociale monte aussi. De ce côté très peu de bancs et moins de terrasses (qui de toute façon sont très chère) et les gens s'assoient donc par terre comme ce livreur, ou sur le rebord des bacs à fleurs, comme ces touristes à en juger par leurs chaussures de marche et leur sac à dos Deuter. Les immeubles vitrés et modernes sont gardés par des gardiens, leurs vitres reflètent crument le soleil mais ne font aucune ombre, les arbres sont maigres, je cuis. Je pique entre les immeubles pour m'engouffrer à l'intérieur de ce lieu si intriguant.

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Dans la première rue derrière, au bas du premier ilot d'immeuble qui fait beaucoup moins chic que ceux qui sont aux premières loges de la vue sur le port, des tas de voitures garées (dans mon quartier les gens n'ont pas de voitures et il n'y en a donc pas beaucoup de garées dans la rue). Plus loin, je tombe sur une place avec pleins de skateurs (qui s'appelle Plaza de las mujeres, comme toutes les noms de rues du quartier qui rendent hommage aux femmes de l'Histoire argentine). Là, les bancs sont en ciment et plus en bois, et fini les pavés au sol. Les aménageurs avaient-ils prévu l'arrivée des skateurs? En tout cas, ils ont l'air bien content, se prennent en photo, se filment, font des figures et se trimballent torse-nu.. Habitent-ils le quartier? Pourquoi choisissent-ils ce lieu plutôt qu'un autre ?

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Un seul point d'eau, au milieu une fontaine mais pas question d'y boire ! Sur le bord, dans le jardin paysager, à l'ombre des arbres, des ouvriers (d'après leur casque de chantier) allongés dans l'herbe, rigolent bien en me voyant prendre en photo les bancs et les poubelles. Je continue, monte la rampe d'accès et tombe sur un immense espace assez vallonné avec quelques petits arbres. Une grande pelouse bien tondue et sans aucune crotte de chien (notable) sur laquelle sont installées quelques familles qui piqueniquent, des couples qui s'embrassent pendant des heures, des bandes de jeunes en uniformes scolaires qui jouent au foot, une dame qui promène son chien (mais sur le chemin en ciment), une autre qui fait des allers et retours (toujours sur ce même chemin en ciment).P1000278         P1000279

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De grands lampadaires s'ajoutent à tous les petits qui sont plantés au milieu des arbres : la nuit on doit voir comme en plein jour  ! Le parc est très bien dessiné (un peu du genre du parc André Citroën dans le XV°) : le nivellement ne donne pas l'impression d'une grande étendue vide, est idéale pour jouer au foot et créer des petits recoins sans trop isoler non plus, un sentier fait le tour du parc sur une sorte de  mur en hauteur qui permet d'isoler cet espace du reste de la zone et créer un sentiment de protection, deux sentiers zigzaguent gaiement au milieu de la pelouse. La symétrie est bien respectée : une autre place existe de l'autre côté avec cette fois-ci des jeunes filles qui se prennent en photo ! Seul petit bémol :les tags sur murets. Evidemment il ne s'agit pas de gros slogans politiques comme dans mon quartier, mais de petites fleurs et de "je t'aime Marcelo". Mais quand même, ça fait tache ! 

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J'en profite moi aussi pour pique niquer et prendre quelques notes.

En jetant un coup d'œil derrière le parc, on tombe en fait sur la Costanera (il faut faire un détour car il y a peu d'escalier pour y accéder) et là ça n'est pas du tout le même décor. Comme je disais la dernière fois, la Costanera c'est le lieu où viennent les familles des quartiers populaires du sud de la ville pour manger des choripans la fin de semaine. Elle est déserte ce vendredi après-midi, les parillas sont fermés. Les trottoirs sont délabrés, les herbes folles poussent partout, des voitures sont abandonnées. Au pied du mur qui encerclent le parc, des gens dorment sur des bancs et du linge sèche. Quelqu'un se débarbouille à l'un des points d'eau. L'ambiance fait rupture avec la partie précédente. J'avoue que je me sens moins à l'aise avec tous ces gens qui me regardent, l'air de se demander si je me suis perdue. Je persiste à prendre des photos mais range rapidement mon appareil. Les voitures passent rapidement, il y a très peu de piétons.

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Je repars donc en direction des gratte-ciels et me perds un instant à force de regarder en l'air. Je tombe sur une somptueuse avenue, avec une rambla bordée d'arbres qui semblent centenaires (comment est-ce possible?), avec un concours de statue moches au milieu. Je passe devant le FAENA Art Center (en anglais s'il vous plait!), en fais le tour mais ne parvient pas à trouver l'entrée. Encore un Starbucks et une pharmacie, mais aucun kiosko ou supermarché dans la zone : mais où font-ils les courses ? Je passe devant l'hôtel Faena devant lequel il y a une queue hallucinante, et comme de fait je tombe pile sur Nicoloco qui bosse là parait-il.

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Je continue plus au sud et tombe sur d'autres aménagements intéressant : une sorte de petite allée ombragée, qui borde ce qui n'est encore qu'un terrain vague, bordée de bancs en bois et de petites boites en fer avec des miroirs : des lumières m'explique quelqu'un ! Et à nouveau le même parc mais en mieux : une enceinte également, des nivellements différents, et des sentiers en zigzag donc surement le même paysagiste. Mais plus de parterres fleuris, de recoins tranquilles, d'aménagements étranges comme ces tables à bronzer, une sorte d'amphithéâtre qui donne sur la Costanera, et enfin des jeux pour enfants. Il y en a quatre en tout et pour tout, donc c'est à se demander où jouent leurs enfants (peut-être qu'ils n'en ont pas!) (je comprends par la suite qu'il y en a à l'intérieur des complexes immobiliers, entre la piscine et la salle de sport!)

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En résumé : jamais vu autant de jardiniers, de flics, de chiens pomponnés, de gens qui se prennent en photo, de jeunes qui rigolent, d'herbe bien tondue, de gratte-ciels. Oui j'étais bien à Puerto Madero !

Mais finalement, jusqu'à preuve du contraire, n'importe qui a accès à ces espaces publics de qualité incomparables au reste de la ville. D'ailleurs tout les gens du sud de la ville qui viennent en profiter la fin de semaine l'ont bien compris. Ne serait-ce pas paradoxalement l'un des espaces les plus démocratiques de la ville ?

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Par contre, en rentrant à San Telmo on voit bien qu'ici les gens prennent le droit de s'exprimer sur les murs sans se gener et d'afficher leur soutien à Cristina. Alors quelle est la vraie démocratie ?

14 mars 2012

pas à pas

Nouvelle du jour : aujourd'hui la Cour Suprême a autorisé l'avortement pour les victimes de viols ! Pour un pays qui a déja le mariage gay, il est temps de commencer à avancer sur ce sujet !

http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-189566-2012-03-14.html

6 mars 2012

Costanera

 

Dimanche, 14h, sur le trottoir en bas de chez moi une famille est en train de préparer son asado carrément dans la rue. Un petit tas de charbon sur la chaussée au bord du trottoir, une grille déglinglos prête à l'emploi juste à côté, ils ont même installé une table et un banc dans la rue.

Nous on part en ballade sur la Costanera avec Diego le Colombien. Départ 15h, retour 20h. Descente en longeant le Parc Lezama, on aperçoit la feria qui commence quelques cuadras plus loin, mais sous un soleil de plomb on descend direct vers l'est. Autour de Paseo Colon, les rues sont désertes, quelques cartoneros et gens qui dorment sur le trottoir. On croise le siège de Claro (l'entreprise de téléphone). On traverse les voies immenses, on passe sous l'autoroute, et tout d'un coup nous voila à Puerto Madero. Pas mal de gens se promènent en ce dimanche où l'été semble revenu après une semaine pas terrible niveau température. On ne s'attarde pas dans le "nouveau port" et on se dirige direct vers la Costanera en traversant la zone constituée de tours de standing, d'espaces publics de qualité pour une fois et d'hôtels de luxe.

Il fait tellement chaud qu'une pause à l'ombre s'impose et l'odeur des bondiolas de cerdo nous chatouille les narines. Après plus d'une demi-heure à attendre les notres en essayant de comprendre comment les gens pouvaient travailler au dessus des parillas par cette chaleur, on s'éloigne pour déguster cette bidoche surcuite mais néanmoins bien savoureuse. Autour de nous, beaucoup de gens jouent au foot, des jeunes, des vieux, des enfants, pendant que les dames boivent leur maté, allongées sur les chaises longues qu'elles ont pris le soin d'apporter. Le coin est bondé de jeux pour enfants : manège, château gonflable, démonstration de poupées (j'ai pas bien compris) et friandises en tout genre (barbe-à-papa en sac plastique, glace et popcorn).

Le bord de la costanera n'est qu'une succession de parilla et autres vendeurs de nourriture, entrecoupés de vendeurs d' "artisanat" qui ressemble plus à des trucs chinois à mon avis, et d'amuseurs publics. Le tout surexposé au soleil, à se demander si à force de faire des asados, les gens ne sentent plus la chaleur. P1000198                             P1000197

Nous, on se dirige vers la "réserve écologique", autrement dit la zone que le Gobierno a daigné réserver à une réserve, ce qui serait plutôt un grand parc, parce que question faune et flore c'est pas le Pérou non plus! Des grandes allées assez boisées traversent le parc, des petits check point de temps en temps où s'isolent les amoureux où ceux qui prennent des photos des tours géantes qui surgissent au milieu des marécages. Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au bord de mer, ou plutôt au bord du delta de la Plata. Personne ne se baigne malgré la chaleur, c'est interdit et apparemment c'est respecté. Ici aussi on joue au foot entre les groupes de gens installés ça et là. Les enfants grimpent aux arbres. Partout, le maté est de rigueur. Depuis la dernière fois, des bancs ont été installés, des chaises et des tables, et il y a surtout 50 fois plus de vélos ! La plage est toujours aussi sale : des grosses pierres entre lesquelles gisent des emballages, sac, bouteilles en plastic. On s'installe à notre tour mais nous sommes bientôt chassés par les gardiens qui nous annoncent que le parc ferme dans une demi-heure. Une horde de gens, familles, amoureux, promeneurs de chiens, sportifs se met en marche vers la sortie, "un véritable exode" vers le soleil couchant.

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A la sortie du parc, les gens sont assis autour de danseurs pas très bons, avec une sono horrible. Des flics surveillent le tout en buvant tranquillement leur maté.Les artisans replient leur boutiquent, les derniers chorizos finissent de calciner, et c'est la fin de ce dimanche !

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Et une spéciale dédicace :

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